Editorial
de La Revue de l'Inde n°4
Par
François Gautier
Voici
donc ce numéro ce Numéro Spécial Tibet et
bouddhisme tibétain.
Claude Arpi, un des meilleurs spécialistes
du Tibet de notre époque, (Tibet pays
sacrifié, Ed Calmann-Lévy), qui dirige
ce dossier, va nous expliquer pourquoi le
Tibet est indissociable de l’Inde. Il nous
semblait également qu’il fallait rendre
hommage au Tibet, pays sacrifié, pays
bafoué, où un million d’être humains ont
trouvé la mort, directement ou
indirectement, depuis l’invasion chinoise.
Nous dédions également ce numéro aux cinq
millions de Français qui s’intéressent, de
près ou de loin, au Tibet ou au bouddhisme
tibétain. Enfin, nous rendons aussi hommage
à l’Inde, terre d’asile, terre d’accueil, où
depuis près de deux millénaires des
minorités persécutées ont trouvé refuge :
chrétiens de Syrie, adorateurs de Zoroastre
(Parsis), Juifs fuyant la destruction du
temple de Jérusalem, Arméniens, les bahha’is
d’Iran et bien sûr les Tibétains.
Mac Leod Ganj, dans l’état indien de l’Himachal
Pradesh, où vit la communauté tibétaine en
exil, est un mini Tibet miraculeusement
transplanté en Inde : les Himalaya dressent
leurs pics neigeux en arrière- plan ; au
milieu de la rue principale, des moulins à
prières tournent inlassablement, comme mus
par une main invisible et émettent un son
grave et plaintif, un peu peut-être comme le
bruit du vent sur les haut plateaux
tibétains ; et partout des moines en robe
pourpre qui vont l'air absent et un sourire
aux lèvres, comme allait leur illustre
Patron il y a 2400 ans.
Dans ce numéro, des interviews exclusives du
karmapa, de Sampong Rimpoche, premier
ministre du gouvernement démocratique
tibétain en exil, et bien sûr, du dalaï
lama. Tenzing Gyatsho, quatorzième
dalaï-lama, Océan de Sagesse, Tout Parfait,
Lotus Vénérable ne prétend rien, ne prêche
rien, n’impose rien, mais au fur à mesure
que l’interview avance, on sent, malgré soi,
une émotion vous serrer la gorge. Et on
s’émerveille de cet homme, que les Chinois
bafouent constamment, mais qui sourit
toujours et ne dit jamais du mal de
personne.
Je laisse la parole à
Claude Arpi et à tous ceux, connus ou
inconnus, qui ont collaboré à ce numéro
spécial, qui j’espère, deviendra un ouvrage
de référence sur le Tibet et le bouddhisme
tibétain.